Qu'est-ce que les Yama et les Niyama ?


Yama Nyama

 

Les 2 premiers des huit membres du Yoga (Ashtanga Yogasont des règles de vie qu'il est conseillé de mettre en place dès que l'on commence le Yoga. Ces règles sont listées dans les Yoga sûtras II-30 et II-32, puis expliqués dans les suivants. Ces 10 règles se décomposent en 2 parties :

  • 5 Yamâ (règles de conduite),
  • 5 Niyamâ (comportement personnel).

Ce sont de très puissants outils de développement personnel qui visent à pacifier le mental, pour permettre à la conscience d'accéder à tous les niveaux de la réalité (manifestée et non manifestée).

 

 


Objectifs de la pratique de Yamâ et Niyamâ


Que nous en soyons conscients ou non, nos émotions positives (joie fugace, passion, sentiment de supériorité, ... ) et surtout nos émotions négatives (désirs, colère, avidité, arrogance, jalousie, ... ), perturbent notre équilibre et entraînent des comportements plus ou moins moraux.

 

Ces réactions instinctives vont engendrer de la souffrance, d'autres désirs pour tenter d'échapper à cette souffrance, de l'incompréhension, des colères, de nouvelles angoisses. ...

 

Pour rompre ce cercle vicieux, pour aller vers notre nature profonde faite de bonheur et de liberté, le Yoga nous propose la pratique des Yamâ et des Niyamâ. Celle-ci devrait commencer avant l'étude des Asânas (postures) et des autres branches du Yoga. 

 

Yamâ et niyamâ sont la base du Yoga.

Ces pratiques vont progressivement transformer le mental, pour qu'il devienne moins dépendant de nos émotions involontaires.

 

Les émotions apaisées vont nous permettre d'agir plus calmement dans la vie, de moins réagir de manière incontrôlée aux circonstances extérieures, et finalement de trouver plus de liberté (paradoxe de la soumission à une discipline choisie afin de développer sa liberté).

 

Le mental va se calmer, s'éclaircir, et permettre progressivement à la lumière de notre compréhension de nous éclairer sur notre véritable nature.

 

Leur pratique favorise la transformation des postures en âsanas.


Réciproquement, les postures vont nous aider à pratiquer Yamâ et Niyamâ.

 

 


Yamâ - Règles de conduite


Les pratiques incluses dans Yamâ sont des règles éthiques de comportement.

 

C'est la fondation de la vie yoguique.

 

Ces cinq règles sont appelées les "Grands vœux universels". Ils ne sont limités ni par la condition sociale, ni par le lieu, ni par le temps.

Ces règles de conduite nous encouragent à restreindre nos désirs instinctifs. Dire cela aujourd'hui va à l'encontre de tous les signaux que la société nous envoie. Mais la société va-t-elle dans le sens de plus de paix et bonheur collectif ? Ces règles peuvent être pratiquées par tous, en toutes circonstances. Si tout le monde les suivait, de nombreux conflits seraient immédiatement résolus !

 

les 5 Yamâ

  • ahimsâ : non-violence en pensée, en parole et en action, conduisant à l'amour inconditionnel
  • satya : sincérité, véracité. Être vrai en toutes circonstances,
    voir les choses telles qu'elles sont sans passer par le filtre déformant de nos préjugés
  • asteya : honnêteté, non-vol (abstention de s'approprier indûment les biens d'autrui)
  • brahmacarya : modération de nos désirs, contrôle des sens
  • aparigrahâh : absence d’avidité, du désir d'acquérir, détachement.
    Utilisation du strict nécessaire, sans esprit de possession
     

 

Ce qui importe dans la pratique des Yamâ n'est pas la privation par elle-même, mais l'apprentissage du détachement vis à vis des passions et des penchants égoïstes.

 

Contrairement à ce que l'on pense en général, ce détachement progressif ne vient pas d'un effort de renoncement inconsidéré, mais d'un attrait grandissant pour des domaines qui nous apparaissent de plus en plus intéressants par rapport à ce qui nous attirait avant.

 

Yamâ prépare l'étape suivante qui est Niyamâ.

 


Niyamâ - Pratiques personnelles


A la différence des Yamâ qui concernent plutôt des choses qu'on ne doit pas faire (des évitements, restrictions de conduite), les Niyamâ nous incitent à entreprendre des pratiques positives et constructives, des choses à mettre en œuvre pour transformer notre vie.

 

Les Niyamâ  vont organiser la vie de l'aspirant yogi, pour le préparer à la rigoureuse discipline du Yoga sur laquelle il s'engage ...

les 5 Niyamâ

  • sauca : propreté, purification externe et interne (honnêteté)
  • santosa : contentement, joie intérieure, équanimité en toutes circonstances
  • tapas : zèle dans la quête spirituelle, autodiscipline, austérité, ascèse
  • svâdhyâya : étude de soi et des textes conduisant à la connaissance du Soi (les Écritures, textes sacrés)
  • Îsvara pranidhânâ : abandon de soi au Soi suprême, à la Réalité intemporelle, origine de toutes choses

 

Ces pratiques d'autodiscipline construisent peu à peu la personnalité du Chercheur spirituel.

 


Les 2 natures de Yamâ et Niyamâ


On remarquera que Yamâ et Niyamâ sont deux pratiques de nature différentes. L'une est passive, l'autre est active.

 

Pour vivre les observances des cinq Yamâ, l'étudiant spirituel va s'efforcer d'éviter de réagir  instinctivement (ou selon ses passions) aux événements et incidents qui se présentent à lui dans la vie.
Le nombre et les caractéristiques de ces événements dépendent des circonstances extérieures et non du pratiquant.

 

Les Niyamâ au contraire, impliquent des actes volontaires, réguliers, répétés quotidiennement, quelles que soient les circonstances dans lesquelles l'étudiant va se retrouver.